Comment on a remboursé 38 000 $ de dettes en 14 mois

En juin 2017 nous avions une marge de crédit de 38 000 $. Éliminer notre dette de consommation était urgent pour se mettre en marche vers l’indépendance financière. 14 mois plus tard on peut enfin crier victoire ! Voici comment on s’y est pris.

Voitures

On a vendu nos deux voitures. Comme nous habitons dans un quartier desservi par Communauto, nous avons pendant 3 mois utilisé les autos en libre-service. Cela nous a prouvé qu’il est possible de ne pas avoir de voiture, même avec un bébé. Habiter près d’une station de métro nous permet d’utiliser le transport en commun pour se rendre au travail. La famille a éventuellement eu pitié de nous et on a hérité d’une minoune que nous roulons depuis au besoin.

Le simple fait de garder la familiale une année de plus lui faisait perdre 2 000 $ en valeur de revente. Chaque voiture éliminée apporte des économies substantielles liées aux assurances, à la dépréciation, aux réparations, aux changements d’huile et de pneus, à l’immatriculation, à l’essence, aux délits de fuites (inévitables tôt ou tard en ville), aux billets de stationnements, aux infractions, à l’espace dans le garage pour entreposer les pneus, les sauve-pantalons, les pièces de rechange, les balais à neige, le liquide lave-glace, et cetera, et cetera, et cetera.

Une voiture est un puit sans fond à dépenses.

Gain immédiat : 14 000 $ pour la familiale + 3 000 $ pour la deuxième voiture.

Économies récurrentes : 700 $ / mois.

Cellulaires, télévision et internet

On n’a pas de télévision depuis 6 ans et nous avons mis fin à nos deux contrats de cellulaire. Nous avions deux cellulaires avec plans de données de 6 go en plus de l’internet illimité à la maison. La facture totale atteignait 200 $ par mois. J’ai fait débarrer mon Galaxy S5 Neo pour le vendre sur kijiji en échange de 150 $. Afin d’être joignables à la maison, nous avons acheté un téléphone sans-fil avec répondeur intégré sur kijiji pour 20 $. On a ensuite transféré le numéro de cellulaire de ma conjointe vers un fournisseur de téléphonie IP qui charge 8$ par mois, puis acheté un module SPA usagé sur Amazon pour 50 $. Je roule un serveur VOIP Asterisk sur un NAS FreeNAS, ce qui me permet d’utiliser des appareils conventionnels dans toutes les prises téléphoniques de la maison. Tout ça est un peu technique, mais être geek sur les bords et connaître le système UNIX est une compétence utile en ce monde informatisé.

J’ai appelé mon fournisseur internet au pouvoir infini du câble pour lui annoncer que j’étais prêt à couper tous mes services. On a négocié jusqu’à obtenir un service internet 30 Mbit illimité pour moins de 40 $ par mois, taxes incluses.

Nos employeurs nous donnent tous deux accès à un téléphone cellulaire sans données. En cas d’urgence, la famille ou la garderie peuvent nous rejoindre en tout temps. Je suis déconnecté lors de mes déplacements, ce qui m’offre des moments débranchés qui me permettent d’errer seul dans ma tête. Au final j’apprécie énormément l’absence de notifications.

Gain immédiat : 150 $ en vendant le téléphone intelligent – 20 $ pour le téléphone sur Kijiji – 50 $ pour le module VOIP = 80 $.

Économies récurrentes : 152 $ par mois.

Assurance habitation

Nous avons appelé notre assureur pour retirer la protection contre les dégâts d’eau et refoulements d’égouts au sous-sol. Notre sous-sol n’est pas fini. On l’utilise pour entreposer des objets et pour faire le lavage.  Comme pour la facture d’internet, il est bon d’appeler de temps en temps votre assureur pour se plaindre de leurs tarifs: ils m’ont accordé un crédit pour mes 10 ans de fidélité.

Économies récurrentes : 450 $ par année ou 38 $ / mois.

Restaurants

On pourrait réduire encore plus les restaurants mais on y travaille. On est passé de 500 $ par mois en moyenne à 200 $.

Économies récurrentes : 300 $ par mois.

Vente d’objets

Nous avons fait une purge de nos objets. Le sous-sol n’étant plus assuré en cas de dégât d’eau, nous avions une motivation additionnelle pour vendre ces artefacts d’une autre vie. La plupart des boîtes dans le sous-sol y sont depuis notre déménagement il y a 5 ans. Ces objets sont donc désuets pour nous mais peuvent servir à quelqu’un d’autre. Tout y est passé. Outils, DVDs, articles de cuisine, tapis roulant, patins à roulettes, consoles de jeux, souliers, projets inachevés, bibliothèques, table de salon, vaisselier, vêtements, luminaires, ventilateurs, bols à salade, four à pain, jeux de société, patères, chaises, imprimante, miroirs, bref tout ce qui est monnayable et superflu. Les groupes Facebook de type « Bazar de _votre_quartier_ » sont des endroits idéaux pour écouler rapidement et à petit prix des items à vos voisins.

Vendre tous ces objets a requis d’incalculables heures et la plupart des transactions se chiffraient en dessous de 20 $.

Gain durement gagné : environ 3 000 $.

Livres, films et revues

Nous avons cessé d’acheter des livres. La Bibliothèque et Archives Nationale du Québec (BANQ) au métro Berri-UQAM regorge de millions de documents imprimés et audio-visuels qu’on peut emprunter gratuitement. Le service de réservation en ligne est très efficace et nous informe par courriel lorsqu’il est possible de ramasser nos emprunts qui nous attendent sur une tablette triés selon notre numéro de membre. Tous les nouveaux films québécois s’y trouvent ainsi qu’un grand nombre de livres en anglais et dans d’autres langues. La section pour enfant est aussi bien fournie. J’ai annulé mon abonnement à une revue spécialisée lorsque j’ai réalisé qu’elle était disponible à la bibliothèque.

Économies récurrentes : 40 $ par mois.

Régime d’épargne facultatif de l’employeur

Nous avons la chance d’avoir un employeur qui offre un régime d’épargne avec contributions. Je peux acheter jusqu’à 6 % de mon salaire brut en REER et l’employeur verse 3.6 % dans un compte RPEB. Jusqu’à aujourd’hui, j’utilisais la contribution employeur pour payer mes dettes. À partir de maintenant, je vais pouvoir l’investir dans nos CELI !

Cotisations REER et REEE

Nous aurions pu rembourser encore plus rapidement notre marge de crédit en achetant moins de REER, mais nous avons décidé de maintenir nos contributions au régime de retraite de nos employeurs respectifs afin de bénéficier des crédits d’impôts et du levier sur les frais de garderie. Nous cotisons aussi le maximum au REEE pour notre fils.

Intérêts sur le prêt

Une marge de crédit à 38 000 $ avec un taux d’intérêt de 4 % coûte 1 520 $ en intérêts annuellement. Je préfère investir 1 520 $ dans mes CELI que de le donner à la banque. J’ai cessé de voir la marge de crédit comme un outil de financement. Je la vois maintenant comme un placement à revenu négatif garanti de – 4 %. Est-ce que ça vous tente encore d’avoir une marge ?

Économies récurrentes : 127 $ par mois.

Hypothèque

La plus récente économie a été de passer d’un taux d’hypothèque fixe à un taux variable.

Économies récurrentes : 114 $ par mois.

Un effet boule de neige

Chacun de ces changements pris individuellement engendre une économie incrémentale. Le fait que ces économies soient récurrentes, s’additionnent et ont été introduites progressivement au cours des derniers mois a engendré un véritable effet boule de neige. Nous dépensons chaque mois 1 471 $ de moins qu’il y a 14 mois. Nous pouvons maintenant utiliser ce nouveau muscle d’épargne que nous avons entraîné pour bâtir notre Fond de Liberté.

Le plus fascinant dans tout ça, c’est qu’on n’a pas l’impression d’avoir compromis notre qualité de vie. Au contraire, on a l’impression d’utiliser notre argent à bien meilleur escient.

11 Responses

  1. Super! Ça me fait penser à comment j’ai débuté en 2013. J’avais écrit un petit guide appelé « comment ameliorer votre sante financiere en 7 jours » qui disait a peu pres cela.

    Facile d’eliminer pour 200-400$ de paiements reccurents en faisant un peu de menage dans nos assurances et abonnements a des services divers.
    En general, les.gens gaspillent bcp leur argent…
    Chapeau d’avoir reussi a rapatrier 1500$ par mois c’est litteralement une liberté financiere qu’on peut se payer avec ca.

    1. Un des premiers gros move qu’on a fait a été de couper nos deux cellulaires personnels. On a alors découvert que l’impact était le même que si on avait eu une augmentation de salaire de 2%. C’est ma blonde qui a dit un jour que la meilleure façon de se donner une hausse de salaire était de couper dans nos dépenses ! Depuis ce moment on voit nos épargnes récurrentes comme une augmentation de salaire; c’est pas mal plus motivant que de dire qu’on coupe X ou Y !

  2. Bonjour Les ingénieux,

    Effectivement, bravo d’avoir réussi à réduire vos dépenses mensuelles de 1500 $. C’est une marge de manœuvre supplémentaire à ce que vous aviez déjà que vous pouvez utiliser pour augmenter votre taux d’épargne.

    Le dernier paragraphe de votre article est très important. Tous ces changements ne sont pas des compromis, contrairement à ce que la moyenne des gens peuvent penser…

    Au plaisir,
    Retraite101

    1. J’ai eu droit à des regards de rencontre du troisième type de la part de mes amis et collègues quand je leur parlais de nos récentes économies. La plupart du temps on nous dit soit « c’est pas pour nous, on ne se passerait pas de X » ou sinon « vous devriez vivre et profiter de votre argent ». On a aussi un ami qui dit « qu’on fait juste piler notre argent », à deux-doigts de nous traiter de pic-sous. Bref, il ne faut pas chercher auprès de ses proches de l’encouragement! Je découvre qu’en contribuant à notre petite communauté de blogueurs je peux échanger et obtenir un feedback positif qui nous manquait cruellement depuis 2 ans !

      1. Je comprends. Moi aussi j’ai eu mon lot de commentaires négatifs de la part de membres de ma famille et de quelques amis… C’est une des raisons pour laquelle j’aime beaucoup la communauté en ligne d’indépendance financière (Mr Jack, Blogueur masqué, Jeune retraité, etc.).

    1. Bonjour Didier, comme tu dis sur ton site le plus dur n’est pas de faire des choix de consommation différents mais de faire une véritable reprogrammation de nos réflexes de consommateurs renforcés pendant des décennies à coups de renforcements systématiques et incessants à la TV, dans les journaux, sur internet, dans la rue, partout. C’est comme changer de régime alimentaire quand tout le monde autour de soi va à contre courant.

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