Se priver pour mieux apprécier

On vient d’acheter une télé après 7 ans

Il y 7 ans on a vendu notre télévision et on s’en est passé jusqu’à la fin de semaine dernière. Je n’écoute presque pas d’émissions et les rares fois que je voulais écouter un programme je le faisais sur la tablette ou l’ordinateur portable. L’ingénieuse est plus friande d’émissions sur netflix qu’elle regardait sur la tablette. Je me faisais même une petite fierté de vivre à la maison sans la boîte à image du démon. On se rappelle encore de la sombre époque où nous écoutions les programmes en chaîne enchaînés sur le sofa jusqu’à ce qu’il fasse noir dehors. Tandis qu’à 21 h rien n’était prêt pour le lendemain (lunch, vaisselle, lavage, etc) on avait enfilé un Souper presque parfait, Rires et délires, Le paquet voleur, Les squelettes dans le placard et pourquoi pas une autre télésérie du jour. Triste constat qui nous avait poussé à vendre notre télévision pour toujours.

Les enfants apportent dans nos vies énormément de changements et ils ébranlent parfois nos plus profondes convictions. Notre plus vieux regardait ses bonhommes le matin sur la tablette et a commencé à les regarder de beaucoup trop proche. Afin de préserver sa vue et éviter de coûteuses lunettes dans quelques années, nous avons acheté une télévision et contrôlons le temps d’écran.

Comme le dit M. Jack dans un de ses articles, en se privant d’un petit luxe puis en le réintroduisant dans sa vie on vit des pics de bonheur. Le pic de bonheur n’aurait pas été aussi intense si on avait eu une télévision pendant les 7 dernières années.

Le simple achat de la télévision était une expérience en soi. Je n’avais jamais vu une télévision 4 K de près et là je contemplais des 8 K et des écrans courbés. Je voyais des détails fascinants d’abeilles dansant dans leur ruche, des poils sur leurs pattes jusqu’aux écailles sur leurs ailes. Je ne savais pas si j’avais besoin d’un chromecast et je ne savais pas comment on allait écouter Passe-Partout sur notre TV intelligente branchée sur internet. Acheter une simple télévision s’est transformé en véritable aventure étalée sur deux visites au magasin avec le bébé.

J’ai fait un petit graphique en utilisant l’impulsion de Dirac pour illustrer l’intensité des émotions que nous avons vécues.

Intensité de l’émotion ressentie à l’achat

Apprécier la juste valeur des choses

Réintroduire délibérément un objet ou un comportement après avoir appris à vivre sans celui-ci permet d’apprécier infiniment plus la chance que nous avons de vivre dans cette société de luxe et se recentrer sur l’être humain plutôt que sur les possessions matérielles. Puisque nous savons maintenant que la vie peut être stimulante et riche sans télévision, nous pouvons la réintroduire avec intention et éviter de gaspiller du temps précieux en famille ou pour avancer nos projets personnels.

Mon grille-pain a brisé il y a 3 ans et depuis nous faisons nos rôties dans une poêle en inox avec du beurre. On ne sait pas quand on va réintroduire le grille-pain dans notre vie. En attendant, ça libère un coin de comptoir.

Et vous, avez-vous déjà tenté la privation temporaire ou prolongée, que ce soit involontaire ou délibéré ?

7 Responses

  1. Bonjour Les ingénieux,

    Je n’ai jamais essayé la privation temporaire ou prolongée d’un objet, que ce soit volontaire ou non.

    Dans mon parcours vers l’indépendance financière, c’est important pour moi de ne pas me priver de quoi que ce soit. J’ai procédé avec le principe du bonheur qu’un objet ou un service m’apporte. Par exemple, si une télévision ou une voiture neuve m’apporte du bonheur, alors je le garde (je ne me prive pas). Par contre, si l’objet ou le service ne me rend pas plus heureux, alors je m’en débarrasse. Autrefois, j’aurais dit que je me prive d’un objet. Mais, maintenant, je me dis que les choses qui ne m’apportent pas plus de bonheur sont des dépenses inutiles.

    C’est comme cela que nous sommes passé de deux voitures à une seule, que nous avons changé de forfait cellulaire (pas de données internet), que nous sommes passé de quatre télévisions dans la maison (oui!) à une seule, sans câble (elle a le WIFI, mais nous n’avons aucun abonnement du genre Netflix ou Tou.tv). D’un autre côté, les activités pour mon enfant ou les objets pour favoriser son développement (physique ou intellectuel) sont non-négociables.

    L’approche que vous proposez est certes intéressante, mais pas pour nous 🙂

    Au plaisir,
    R101

    1. Bonjour Retraite 101 !

      Effectivement chacun son approche et surtout ça dépend de ton goût pour expérimenter de nouvelles choses en dehors de ta zone de confort. Par exemple en 2017 nous avons vendu notre voiture et essayé de vivre sans auto même avec un enfant de 1 an. On a fait l’épicerie en autobus avec nos gros sacs et le petit dans le porte-bébé et on a vécu ce que vivent beaucoup de gens qui n’ont tout simplement pas accès à une automobile, faute de moyens. Ça a duré 3 mois avant qu’on retourne à une voiture. Une auto c’est vraiment utile pour l’épicerie et aller voir la famille ! Ça peut sembler un peu masochiste comme approche, mais nous aimons le défi que ça apporte.

      Et les enfants ont une imagination incroyable qu’il suffit d’encourager. Il a joué littéralement des heures avec les protecteurs de styromousse de la boîte de la TV. Ce sont pour lui des épées de super-héro et on se court après dans la maison dans des combats imaginaires.

      Au plaisir!
      L’ingénieux

      1. Si la raison d’avoir une auto n’est que pour faire l’épicerie ou aller visiter la famille, pourquoi ne pas utiliser communauto?
        Cela ne reviendrait-il pas moins cher?
        Pour ma part, j’aime le luxe d’avoir une voiture, la mienne! Je ne m’en cache pas, elle me coûte chère. Les assurances, l’essence, l’achat du véhicule, etc.
        Mais, pour ceux qui veulent vraiment économiser, communeauto ou un autre service du genre, s’il existe, me paraît une bonne option.
        Qu’en pensez-vous?

        1. Bonjour Nouvellement affranchi !

          Nous sommes arrivés à la conclusion que posséder une auto est vraiment utile quand on a de jeunes enfants pour courir les rendez-vous qui ne sont pas toujours proche des axes de métro ou autobus. Bien entendu j’ai un exemple dans mon entourage de parents avec deux enfants qui n’ont pas de voiture dans Rosemont. Je me dis que je fais quand même ma part en ayant acheté une seule auto usagée et électrique. Nous avons le luxe d’avoir un garage qui permet de la charger et de la stationner l’hiver lors du déneigement.

          Ceci dit, nous sommes conscients du coût total de possession d’une voiture et savons que c’est un des plus gros postes de notre budget. Ma blonde et moi sommes tous les deux d’avis que lorsque le plus jeune aura seulement besoin d’un siège d’appoint (Booster), nous pourrons nous départir de la voiture et utiliser communauto. Notre voiture coûte facilement 600 $ par mois, excluant le coût de renonciation en épargne !

          Nous sommes situés «stratégiquement» à Montréal et avons accès à plusieurs options de transport (800 m d’une station de métro), plusieurs lignes de bus, on est dans la zone Communauto en libre partage, il y a une borne Bixi à 50 m de ma porte, etc. L’offre de communauto va continuer à croître et de nouveaux joueurs arrivent à Montréal (trottinettes, Jump).
          L’avenir est vraiment à la mobilité plurielle en ville, et la voiture sera de moins en moins nécessaire. Pour 600 $ par mois (notre budget auto), tu peux te payer BEAUCOUP de déplacements communauto, de livraisons à domicile et même des taxis, sans le tracas d’entretenir la voiture.

          Mais comme j’ai expliqué, on pense garder notre voiture un 4-5 ans et ré-évaluer notre choix.

  2. Moi j’y crois beaucoup 🙂 De temps en temps, nous partons l’été en van pour 1 mois … c’est le minimalisme involontaire. Les douches sont tough à trouver, on doit «faire» le lit chaque soir, on a pas nos affaires, il faut trouver une façon de laver notre linge, le frigo contient de la bouffe pour 2-3 jours, il faut surveiller notre consommation d’électricité, préparer le café prend 20 minutes, on gèle parfois, y’a des mouches: c’est le bonheur 😉 Et on apprécie le retour au confort après ! On s’habitue à tout: avoir la télé, avoir une grande auto confortable et capable de transporter toutes nos affaires, etc, et on oublie vite. Je trouve ça bien de se rappeler de temps en temps ce que c’est de ne pas avoir X et Y. Mais bon, ça peut sonner un peu masochiste dit de même et on pousse pas vraiment l’idée à l’extrême. Le but c’est surtout d’éviter de toujours empiler +: plus de confort, plus de modernité, plus d’outils, plus de gugusses en cuisine, etc.

    1. Mr. Jack. Je crois qu’on est sur la même longueur d’onde. Il est facile de se leurer soi-même et percevoir nos désirs comme des besoins. La solution facile est souvent de remplacer l’objet brisé sur le champ, ou d’acheter un nouvel objet qu’on pense nécessaire alors qu’il y a déjà un objet dans la maison qui permet de réaliser la même tâche. Il suffit de prendre une pause et d’user d’un peu de créativité. Aussi, une chose peut être un réel besoin si on fait une tâche spécifique tous les jours de l’année. Mais si on en a besoin 5 jours par année, est-ce encore un besoin ? Je pourrais m’acheter le mélangeur sur pied Kitchen Aid pour mélanger mon pain et mes gâteaux. Mais pour le ranger, il me faudrait une plus grosse cuisine avec plus d’armoires et donc une plus grosse hypothèque. Comme je fais mon pain 5 fois par an, je le mélange et le pétri à la main. Je mélange ma pâte à biscuits à la cuillère de bois et mes crêpes avec une fourchette.

      Un autre exemple: l’ingénieuse est grippée et tousse beaucoup la nuit, ce qui me réveille. J’ai dormi les 2 dernières nuits dans le salon sur un tapis de camping dans mon sac de couchage. Cette expérience me permet en même temps d’inspecter mon kit de camping. Je pourrais avoir une chambre d’ami au cas où, mais elle serait vide la majorité de l’année. Si des amis ou de la famille viennent chez nous, on peut les coucher dans le salon sur un gros matelas gonflable. Encore une fois je pourrais avoir une plus grosse maison avec des pièces inoccupées la majeure partie du temps et un plus gros hypothèque. Tout est question d’allocation de ressources et savoir départir ce qui nous rend réellement heureux de nos pulsions. C’est pas facile et je reconnais céder parfois (le chauffe-serviettes est un luxe apprécié) !

  3. Bonjour les ingénieux, je viens de découvrir votre blogue 🙂 !

    Pour ma part, j’ai déjà tenté de vivre en couple à une seule voiture. Nous avions des horaires atypiques, sur des quarts de travail différents et on l’a fait, pendant 3 mois ! J’ai acheté une voiture moins luxueuse que la précédente (détruite dans un accident de voiture) et je m’en porte bien.

    Il y a par contre des éléments que c’est non, que je ne suis pas prête à me passer. Exemple, je déménage dans un logement plus luxueux avec ma colocataire; je suis un peu tannée de dormir dans un lit simple parce que ma chambre est grande comme un garde-robe ! Nous avons vécu avec bien du minimum dans les derniers mois et j’ai réalisé que je pouvais me passer de bien des choses matérielles. Mais ne m’enlevez pas mon internet 😉 !

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